Quelle posture pour méditer ?

Le Lotus ou « Padmasana » est la posture emblématique par excellence, pourtant, il faut bien le dire, elle n’est ni accessible à tous, ni vraiment confortable pour débuter. Dans la liste des asanas de yoga « Padmasana » est présentée comme une posture qui n’a pas d’égal. Les premiers textes du hatha-yoga, décrivent les asanas purement comme des postures de méditation. Le Goraksasataka (XIe S) mentionne seulement deux postures qui sont : padmasana (lotus) et vajrasana (diamant). Dans le Hatha Yoga Pradipika (XVe S) les asanas ont évolués jusqu’à comprendre 15 postures, dont 8 sont des postures adaptées à la pratique méditative.

Majoritairement en Occident, nous n’avons pas l’ouverture naturelle des hanches, qui existe chez les peuples qui se tiennent souvent accroupis. Si nous forçons trop, la compensation des hanches pas assez souples, se fait sentir sur les genoux, qui s’abiment inutilement. Il est donc nécessaire d’aborder la posture avec beaucoup de précaution et de bon sens dans le respect du corps que l’on a : principe de Ahimsa, la non-violence.

Bien heureusement il n’est pas nécessaire de pouvoir réaliser cette posture pour pratiquer la méditation !

C’est pour cela que, si l’ouverture des hanches n’est pas au rendez-vous, pour bénéficier du pranayama et de la méditation, nous avons pris l’habitude en yoga,  de nous poser sur un coussin (zafu, zabuton). Le coussin permet de redresser la colonne et d’éviter l’affaissement en avant, et permet au souffle d’aller jusque dans le ventre. Le tout est donc, de trouver la position d’assise au sol qui me permette à la fois :

  • le bon placement des ischions, de telle sorte que bassin de se stabilise par le contact des deux genoux avec le sol.
  • de sentir le redressement naturel de la colonne et du thorax, avec une respiration totalement libre.

La « bonne posture » est celle qui est confortable avec le corps que l’on a et dans laquelle on peut rester sans avoir besoin de bouger.

Pratique

1. Les jambes. Nous pouvons être assis sur une chaise, le dos droit à distance du dossier, les genoux sont à la même hauteur que les hanches, les pieds bien à plat sur le sol (il est possible de mettre un coussin sous les pieds pour les rehausser).

Nous pouvons nous asseoir sur le sol avec un coussin, les jambes croisées, en tailleur (ce qui est plus facile à réaliser) ou un pied devant l’autre, ou encore en vajrasana assit sur les talons, un coussin pouvant être placé entre vos pieds, nous pouvons aussi être assis sur le coussin, comme « à cheval ».

  • Dans tous les cas, il s’agit d’être bien assis, de trouver par des micro-mouvements la posture dans laquelle nous sommes posés confortablement, bien équilibrés, détendus. Le réglage de l’épaisseur du coussin est important.

2. Le dos. Le coussin placé sous les fesses permet la bascule du bassin, la colonne vertébrale est alors comme un empilement de disques et le dos se tient droit sans effort.

  • Pour bien se disposer, nous chercherons le point d’équilibre en oscillant légèrement de droite à gauche, puis d’avant en arrière, jusqu’à ce que l’on sente que le dos tient sans effort.

3. Le buste. Le buste est ouvert. Pour trouver cette ouverture, nous pouvons imaginez que deux mains se posent avec légèreté sur vos omoplates le rayonnement de chaleur se diffuse jusque devant vers la poitrine.

4. Les bras, les mains. Les épaules et les bras sont relâchés, les paumes des mains posées sur les cuisses, ou dans des mudras spécifiques.

5. La tête. La tête est dans l’alignement de la colonne, le menton légèrement rentré sans excès, elle ne tombe pas vers avant.

6. La bouche et la langue. La bouche, la langue sont détendues, la langue ne colle pas au palais. Elle peut se placer derrière les incisives supérieures dans un contact très léger ou dans des mudras spécifiques.

7. Les yeux. Les yeux peuvent être fermés avec ou sans drishtis. Ils peuvent être mi-clos posés au sol. Ils peuvent aussi être ouverts et détendus, dans une vision qui s’élargit et devient globale : cette vision est dite panoramique.

Bonne pratique, namasté.

Annie